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Un voyage en Chine

 

Ceux qui ont participé au Bergerac Day de cet été à Cahors savent les multiples effets positifs qu’il a engendrés (fort bien relatés d’ailleurs dans un rapport consultable sur ce site) et qu’il a permis à certains, les plus intellectuels d’entre nous sans doute, de mener, entre autres, une réflexion sur la place de l’homme dans le monde et l’analyse des principaux problèmes géopolitiques existants.

C’est dans cet esprit qu’il a été décidé d’envoyer une mission d’observation en Chine afin de réaliser, in situ, un large audit de la situation.

Elle était constituée de Jacques Driol assisté de Jia Peng, Pierre Gerbal et sa matraque, Alain Baufumé et Véronique.

L’équipe s’était munie de deux ouvrages pour mener à bien sa mission : le « Petit livre rouge des pensées de Mao Tsé Toung » et « Mes plus belles étoiles » de qui vous savez.

Voici son rapport

 

Pour être immédiatement dans le bain nos avons voyagé avec Air China et, dès l’embarquement, une constatation s’imposait : les chinois sont beaucoup plus nombreux que les français. « Heureusement,  nous fît remarquer Véronique, qu’ils ne se sont pas tous assis du même côté, sinon nous n’aurions jamais pu décoller !»

Vol sans histoire, descente sur Pékin, salut à la grande muraille et on redécolle pour Shanghaï.

Là bas nous attendait la belle Jia Peng, dans une robe lamée de soie grège, bottines traditionnelles, cheveux tressés et casaque orange pour une première cérémonie du thé sur le tarmac de l’aéroport. Première découverte de l’empire du milieu, première émotion, nous savourons.

Il est maintenant environ 23 heures, les bruits de la ville nous parviennent assourdis, le ciel est éclairé des plus belles étoiles encore disponibles, le dépaysement complet. Nuit de Chine, nuit câline, la magie de l’Orient commençait à nous envelopper. Nous étions fatigués et heureux, nous allâmes nous coucher.

Levés tôt le lendemain matin parce que les chinois se lèvent tôt parce que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt et parce que c’est aux chinois que le monde va bientôt appartenir.

Levés tôt aussi parce qu’une nuit passée sur un matelas en contreplaqué, même à plusieurs épaisseurs, est agréable certes mais ne pousse pas à la grasse matinée. Levés tôt donc nous partîmes en repérage dans le centre ville où le choc visuel fût violent. Des gratte ciels tous plus beaux et plus hauts les uns que les autres et qui le seront moins demain que ceux qui se construisent aujourd’hui ; des chantiers innombrables travaillant jour et nuit, des nœuds autoroutiers impressionnants, des magasins de luxe affichant des prix insultants.

Et dans tout cela, nous au milieu d’une partie des 700 millions de petits chinois dont nous parlait Jacques Dutronc qui vont et viennent sur leurs cyclomoteurs électriques, petites fourmis industrieuses qui font avancer le pays.

Il y a plein de pauvres, il y a plein de riches, il y a plein de chinois.

Même s’il y a parfois quelques étrangères fortunées, monégasques ou non, qui viennent s’y défouler, il est impressionnant de voir que les produits de luxe à prix astronomiques sont là et s’écoulent par milliers. Il y a donc beaucoup de chinois qui ont beaucoup d’argent.

Une règle économique de base dit que s’il y a des riches quelque part il y a des pauvres à côté. Dans le cas de la Chine s’il y a beaucoup de chinois qui ont beaucoup d’argent il y en a encore beaucoup plus qui n’en ont pas ; c’est vrai, on les a vus.

Les jours suivants nous continuâmes nos recherches et nos observations à travers la ville mais comme le lecteur se fout probablement complètement de savoir que nous avons visité ceci et observé cela nous ne le raconterons pas. D’ailleurs les librairies sont pleines de livres d’explorateurs et rien n’est plus ennuyeux que de subir les photos de vacances des voisins ou les récits de voyage de Tartarins à la petite semaine de notre espèce.

Ici s’arrête donc le récit de notre voyage à Shanghaï ou presque car nous pouvons quand même juste avant de conclure rapporter une ou deux anecdotes propres à faire sourire.

Dire tout d’abord qu’il y a de bonnes affaires à réaliser dans ce temple du commerce sans même avoir besoin de chercher beaucoup comme, par exemple, l’achat pour quelques yuans de stylos Mont Blanc qui seront bien utiles aux écrivains ayant un deuxième tome de leurs mémoires à rédiger. L’affaire est intéressante sauf si l’on se retrouve avec de la monnaie rendue en faux billets pour l’achat de ce faux Mont Blanc.

Cette anecdote fait penser au regretté Coluche qui disait : « La police est là pour nous protéger mais qui nous protège de la police ? » que nous complèterons par : « Et qui protège la police ? » Malheureusement personne et c’est ainsi que Pierre Gerbal fût la cible des pickpockets qui lui ont dérobé notre bourse commune. Ca énerve !

Au marché des bonnes affaires on trouve aussi bien évidemment les montres . Les actuelles et les anciennes. Jacques a ainsi pu s’offrir une pièce ancienne et très rare, lui a dit le marchand, d’une grande maison suisse. C’était une véritable affaire et il a pu constater effectivement que tous les autres marchands de la rue offraient cette même antiquité à un tarif plus élevé.

Véronique de son côté n’a pas voulu être en reste et son intérêt s’est porté sur un I Pod Nano de belle facture. La rouée, qui connaissait les usages, a discuté que dis-je a bataillé, bien plus a ferraillé pour écraser le prix demandé et, de fait, l’a ramené de 680 yuans à 350 yuans ! A ce stade là elle a topé et emporté son article. Le stade suivant s’est passé dans le magasin d’en face où une vendeuse a offert le même produit à 150 yuans. Colère de notre consommatrice qui retourna au premier magasin et réussit ce qui n’avait jamais encore été réalisé c'est-à-dire à faire rendre gorge, soit 100 yuans, à la première vendeuse qui n’a vraisemblablement toujours pas compris ce qui lui était arrivé.

Mais de Mont blanc en Rolex, de Vuitton en Apple nos valises se remplissaient et nos jambes fatiguaient ; un bon massage s’imposait, un massage de pieds par exemple qui consiste curieusement à commencer par se faire massacrer le cou et les épaules avant d’en venir aux petits petons durant une heure de temps. On en repart guilleret en se demandant si cela a fait du bien tout en sachant que cela n’a fait aucun mal.

Il y a aussi le massage de tête qui chasse les mauvaises énergies en se faisant tapoter le crâne pendant un quart d’heure avec ce qui ressemble à un paquet de spaghettis.

Avec le jour du retour qui se profilait émergeait le devoir de rédiger notre rapport et d’en dégager les faits marquants : qu’avions nous vu en deux semaines et quel enseignement en tirer ?

Nous avions vu tout d’abord des jolies filles !

 Beaucoup évidemment puisqu’il y a beaucoup de chinoises. On nous avait dit que les chinois tuaient les bébés filles ; nous pouvons témoigner qu’il en reste encore pas mal, et même des pas mal.

On nous avait dit aussi que les chinois ne souriaient jamais et méprisaient l’étranger. Nous avons fréquemment échangé sourires et plaisanteries malheureusement limités par notre méconnaissance de la langue. De plus il est courant là bas qu’un passant s’arrête et propose son aide au malheureux étranger en perdition; le chinois est urbain.

La Chine est sale. Peut-être mais pas partout. Shanghaï est propre et le métro rutilant. Peut-être que le fait de manger les chiens empêche ceux-ci d’orner les trottoirs comme ils aiment à le faire en France.

On nous avait aussi prévenus que les chinois écrivent en vermicelle  et parlent chinois. C’est vrai et c’est un gros problème pour survivre là bas, sauf pour eux.

Voici donc ce qu’en quelques divagations et libres interprétations notre pseudo mission scientifique a eu envie de rapporter à ceux qui n’en faisaient pas partie. Nous sommes donc rentrés comme prévu et avons retrouvé notre patrie chérie, ses grèves, ses crottes de chien, ses rond points fleuris et autres éléments qui nous caractérisent. Pendant ce temps les chinois vont, viennent, ferment leur gueule et bossent. Eux qui bouffent déjà du serpent et de la tortue, du chien et du crapaud vont bientôt s’offrir une Europe bien grasse sans grande difficulté.

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