à la mémoire de Bruno ROQUET le blog de anciens du CERP de Bergerac
Actuellement je réside à Vannes, et le week-end j'entends les avions "monter" dans le ciel tout près de chez moi...pour larguer à Meucon.
Mes envies de sauts se sont calmées avec le temps, mais mon coeur bat toujours dans ces moments-là.
Cela me rappelle trop de bons souvenirs. Sauter au-dessus de Vannes, la vue du Golfe du Morbihan de là-haut, c'est gééénial !!!
En parlant de Vannes ( Meucon pour être précise ), qui reconnaitrait ces hommes autour de moi? Je crois que le chevelu de gauche doit être un Américain qui refusait de se battre au Viet-Nam
Merci de me répondre.. ça date des années...heuuuu....1971 peut-être. J.M. Maheu devrait savoir, lui. Merci pour la réponse et bon vent à tous.
Il était une fois la France et ses français
La (rare) photo ci-dessus de l' étoile ( couverture des Hommes Volants ) a eu lieu au dessus de PARIS !!! en 1976
C'est pour le nouvel an chinois... d'autres photos en bas de page
Merci Cathe pour tes belles archives
Mon 1er saut fut fait à la Ferté Gaucher, ou plutôt à Troyes, car le terrain était enneigé en ce mois de février 1969.
Année tragique à la Ferté avec le crash de SYLVAINE, victime d’une « poignée dure ». Tous les parachutes TAP660 furent détruits sauf trois (les moins pires) pour que nous puissions quand même essayer de progresser.
Ces deux années sur ce terrain ont marqué ma mémoire pour son ambiance pieds noirs chaleureuse et indisciplinée: il y avait des admirateurs de CANAROZZO dans la bande ( je ne citerai personne) mais nous avons tremblé plus d’une fois avec des ouvertures « derrière les arbres » ! ! !
J’ai choisi Bordeaux pour mes études pour une raison facile à deviner : Bergerac n’était pas loin.
Facile d’aller en stop, c’est direct…n’est ce pas Pierrot , tu étais CRS à l’époque. Tu passais en moto et tu m’as vue au bord de la route, tu t’es arrêté, et m’a sorti la devinette : « hé ! tu me reconnais pas ? »
Avec tes lunettes de chouette, ton casque et ta tenue de motard, tu étais méconnaissable. On a eu un beau fou rire quand je t’ai reconnu, sans lunettes et on est tombé dans les bras devant les voitures qui défilaient !
Bergerac était ma maison, en fin de semaine je « rentrais » à Bergerac. Ma vie était là bas.
Nous mangions souvent la soupe populaire chez Momon (madame Sibo de son état civil) notre mère à tous. Le matin elle fixait son panier sur sa bicyclette et allait chercher ses légumes à la ferme, pour préparer les repas. En passant par la cuisine pour aller nous installer à la table (8 places, pas plus) de la petite salle derrière, il y en avait toujours un qui soulevait un couvercle pour humer la bonne soupe et faire râler la Patronne. C’était devenu presque un rituel.
Sinon, à la ferme d’à côté ils vendaient le vin au litre si on apportait sa bouteille, et ils trayaient la vache directement dans la bouteille…ça moussait mais on avait le temps.
Quand le temps ne permettait pas de sauter, monsieur PRIK dit papa Shultz nous passait des films de Popeye, toujours les mêmes, un peu rayés, mais on n’était pas difficiles.
Le flipper était en général monopolisé par M. MARTINCOURT et son complice LAURENT, le mécanicien. S’il devait quitter la place forte, il laissait en général assez de parties gratuites pour passer un bon moment. Il touchait souvent « le bonheur » c’est pour cela qu’il ne mettait qu’une pièce de 20centimes le matin dans le bastringue.
La musique de la salle de pliage était choisie par M. Prik. Une de ses chansons favorites était de France Gall : « les sucettes à l’anis », et sur son visage d’apparence souvent sévère, on voyait alors un sourire bien particulier.
Il nous arrivait aussi pendant les temps libres d’aller déguster des crêpes au moulin de MALFOURAT, et de les accompagner d’un petit Montbazillac de derrière les fagots.
Grâce à notre mascotte le Japonais YOSHI, et du fait que M. Prik ne trouvait pas de traducteur pour débriefer le jeune élève Nippon, je me suis lancée pour la première fois à oser parler l’anglais. Cela peut paraître anodin, idiot même, mais il m’a fallu du courage pour affronter le regard, ou plutôt l’oreille des zautres. C’est en fait comme un premier saut : il suffit de se lancer.
J’étais fauchée comme l’est une étudiante dont les parents n’ont que faire de son sport favori.
Exemple : pour mes 21 ans, ma mère voulait m’offrir un collier de perles (SON fantasme) et moi de proposer: « pour le même prix j’aimerais plutôt un altimètre… » Shocking la mère !
Il y a toujours un système D quand il le faut : je venais en stop, et au retour il y avait toujours une place dans une voiture. Je dormais souvent sous ma tente ( celle-ci fut même grignotée par une vache un matin au réveil ...frissons d'angoisse). Un militaire m’a donné une vieille combine rouge avec la bande noire sur la manche, à laquelle j’ai cousu des pièces fleuries aux fesses. On était moins « look » à l’époque.
Comme j’étais assidue ( merci JJacques, c'est toi qui l'as dit ) j’ai eu la très grande chance que M. Prik me choisisse pour accompagner un élève instructeur à Biscarosse. J’ai pu progresser très rapidement avec NADALIG, puis avec J.C.FRANCOIS.
Et c’est en mobylette que je parcourais Bordeaux-Biscarosse,(85km) sous la pluie, avec mon barda, ma tente, et le même Kway que celui de Danny Boon.…j’étais têtue, c’est pas possible!
A Bisca. la cantine était orchestrée par JACQUELINE et JULOT qui s’enguirlandaient joyeusement en cuisine.
Pour continuer sur les repas….au Tortoni nous avions notre « salle privée », le couloir du cinéma pas très « select », mais nous y étions chez nous pour chanter, parfois même danser avec les chaises autour de la table, après avoir dégusté la brandade de morue, spécialité de FELIX. Le silence se faisait d’un coup quand la belle BERNADETTE faisait son entrée, puis, applaudissements pour sa tenue de majorette, sifflets admiratifs, 1,2, 3, 4, 5 zob... et bises sans fin tout autour de la longue table.
Une fois tous mes tests à jour, j’ai « bouffé » du chrono à chaque saut avec les tour-tour-salto ( merci mon coach J.J.RAJADE, très pédagogue : tu disais juste ce qu’il faut sans jamais t'énerver et pas un mot de trop…) pour finalement être sélectionnée pour aller aux éliminatoires à la Coupe Lajus, puis à Pau, ce qui m’ouvrait la voie vers VICHY, les Championnats de France Nationaux.
Seulement, je n’avais pas les moyens, et j’ai abandonné ce rêve.
Je n’avais pas dit mon dernier mot en me classant 3ème aux Championats de France A.S.S.U.(étudiants) à Grenoble. J’étais la seule féminine représentée.
Les quelques TR que j’ai fait étaient de délicieuses « récréations » , mais je devais attendre l’absence du Chef, et il partait rarement…
Merci Christian TRANQUART pour les photos que tu as faites de moi en chute. Gros poutou!!! ( je pense encore à toi, tu imagines…)
Les zones à éviter autour du terrain : la mare juste en bout de piste, une ferme tout près, le centre d’insémination artificiel que MARTINCOURT ne manquait pas de nous montrer d’un coup d’aile au-delà de la Dordogne.
J’ai décollé 403 fois, et j’ai atterri 398 fois sur mes pieds. MARTINCOURT profitait parfois de devoir redescendre chargé, à cause d'un changement de temps, pour nous faire une peur bleue au cours de la descente.
Un jeu qu’il aimait faire (seul) : essayer d’atterrir avant le premier largué. Si si, il lui restait un grain de la guerre d’Indochine.
Pour ceux qui sont allés à la FERTE dans les années 1969/1970, un certain Jacques VITAL surnommé « radio-hanoï » nous réveillait la nuit avec ses cauchemars sonores. Sa femme Denise était là pour l’apaiser.
Monsieur MARTINCOURT, lui, ne se caillait pas le lait et dormait la nuit sur ses deux oreilles entre Madame (championne de mots croisés) et SNOOPY, son saucisson à pattes qui n’aimait pas être privé de TV.( GERBAL , raconte l’histoire de la chaise).
A ROUMANIERES, un jeune d’une ferme pas loin venait souvent nous regarder des journées entières, fan de parachutisme mais pas un sou en poche. Juste assez pour s’acheter tous les écussons de tous les clubs et en couvrir son pull ( on ne voyait plus le pull !!!)
Un jour FELIX lui a offert son baptême de l’air. Le jeune était fou de joie et avait les larmes aux yeux de bonheur. Merci FELIX, je suis sûre que tu n’es pas loin « de l’autre côté ».
Il y a un foutoir monstre dans mes caves, mais dès que j’ai retrouvé quelques photos de l’époque, je ne manquerai pas de les envoyer.
Le passé est passé, mais il y a des moments où tous les souvenirs remontent à la surface, le puzzle se solidifie avec la mémoire collective, c’est magique.
Merci à Jacques Laffitte de qui j’ai lu le texte et j’ai essayé de ne pas te répéter, car on a plein de choses en commun.
Qui a des nouvelles du BARON ? AGUILARD ? GAONACH ? AZARIAN ? CHAUVET ? NADALIG ? DELMOULY ? TRANQUART ? MOREAU ? M.CL. VIRVAUX ? DE GAILLANDE ? M.F. BAULEZ ? LIBELLULE ? et tous ceux et celles que j’oublie, qu’ils me pardonnent.
Voici les photos ( celles en chute sont prises par Christian TRANQUART, et celles dans l'avion sont prises à Vannes, je ne me souviens plus des noms des autres paras.Ca devait être environ dans les années 1975. Je ne trouve plus mon carnet de sauts pour plus de précisions, mais je vais chercher encore.
Catherine fait du stop